15 janvier 2011

"Oiseaux migrateurs : les précisions du GON sur la "destruction des oies"...


On pouvait lire aujourd'hui dans le journal "La Voix du Nord"... 
"Oiseaux migrateurs : les précisions du GON sur la "destruction des oies"
"Les oiseaux migrateurs ne sont pas détruits aux Pays-Bas.

|  NATURE |

Notre enquête sur les oiseaux migrateurs fait décidément réagir. Cette fois-ci, c'est Alain Ward, vice-président du GON (Groupe ornithologique et Naturaliste du Nord Pas-de-Calais), qui apporte ses
précisions et commente les propos tenus par les chasseurs de gibiers d'eau dans nos éditions de mercredi et jeudi à propos de la destruction des oies aux Pays-Bas.
« La destruction d'oies aux Pays-Bas, pays modèle dans le domaine de la protection des oiseaux, est un argument très en vogue parmi les chasseurs de gibier d'eau, qui provient d'un détournement des conclusions d'une mission d'étude envoyée aux Pays-Bas par le ministère de l'Environnement.

Amalgame volontaire ?

« En aucun cas, les Hollandais n'ont gazé des oies appartenant à des populations sauvages migratrices. Un amalgame a été volontairement réalisé par les responsables français de la chasse au gibier d'eau entre deux types de régulation des populations d'oies aux Pays-Bas.
« D'une part, le tir en période hivernale peut être autorisé dans des conditions très strictes afin d'effaroucher les oies et les forcer à se concentrer sur les vastes zones protégées qui leur sont réservées. Ces autorisations de tir sur des espèces protégées concernent notamment l'oie cendrée, l'oie rieuse, le canard siffleur et sont délivrées lorsque des dégâts aux cultures sont constatés. Pour autant, il ne s'agit que d'un régime de dérogation.
« D'autre part, les Pays-Bas sont confrontés à une très forte croissance des populations d'oies semi-domestiques nicheuses (...) Il s'agit essentiellement d'oies cendrées, de bernaches du Canada et d'ouettes d'Égypte, mais aussi, dans une proportion non négligeable, d'oies blanches, dignes de nos basses-cours.
« Ces oiseaux sont soit des échappés, soit des oiseaux issus d'introductions locales à des fins d'ornement et qui ont par conséquent un comportement très familier. La chasse de toutes les espèces d'oies étant interdites, elles se multiplient et les Hollandais cherchent par différents moyens à contenir ces populations qui créent localement des dégâts importants dans les cultures et des problèmes de pollution des réservoirs d'eau potable. Le "gazage" est l'un d'entre eux il consiste à capturer ces oies semi-domestiques et à les éliminer selon le même protocole que celui utilisé en France en cas d'épizootie dans un élevage.
« Il est réalisé l'été lorsque les oies migratrices sont remontées en Sibérie ou en Scandinavie. Il a d'ailleurs été déclaré illégal dans certaines provinces des Pays-Bas (...)

Entretenir la confusion

« En cumulant les chiffres concernant d'une part les tirs de régulation en hiver et d'autre part la destruction d'oiseaux semi-domestiques, les responsables de la chasse ont réussi à faire croire aux chasseurs que les oies qu'ils chassent en hiver sont les mêmes que celles qui sont gazées aux Pays-Bas et que modérer les prélèvements est tout bonnement inutile (...) « Les responsables de la chasse font tout pour entretenir la confusion et ont ensuite beau jeu de prétendre qu'ils ne peuvent imposer une fermeture de la chasse aux oies à leurs troupes. " La Voix du Nord, édition du 15/01/2011 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire