13 janvier 2011

"Le coup de gueule des amoureux des Caps"...

Voici deux articles publiés dans les journaux "Nord Littoral" et "La Voix du Nord" le 12 janvier 2011 :

Nord Littoral, mercredi 12.01.2011

 « Un grand site interdit d'accès » regrette une association de randonneurs

Le coup de gueule des amoureux des Caps


"Pour les randonneurs les plus chevronnés, souvent les plus respectueux des sites naturels, les Deux Caps ont perdu beaucoup de leurs attraits avec certains de ces aménagements.
A quelques jours du passage de Dominique Dupilet et de la délégation du Pas-de-Calais devant le jury qui devrait attribuer le label Grand Site de France, certains amoureux du site des Caps regrettent la profusion de barbelés et d'interdiction sur les flancs du Blanc comme du Gris-Nez.
Patrick Bardiaux, le président de l'association Jeunes et Nature, est un passionné. Et c'est, forcément, avec passion qu'il réagit ces derniers temps à l'évolution qu'il observe sur le site des Deux Caps. « Avec les aménagements de l'Opération Grand Site, le Blanc-Nez a perdu son âme  », insiste-t-il.
« La partie la plus intéressante du cap Blanc-Nez n'est plus accessible aux randonneurs, regrette-t-il. Entre Sangatte et le monument de la Dover Patrol, le chemin des douaniers n'est plus accessible. Or c'est à cet endroit qu'on peut voir la falaise, même sans trop s'approcher et se mettre en danger. On n'a plus du tout cette sensation de verticalité. Pour voir les falaises d'en haut, aujourd'hui, il faut louer un hélicoptère ». L'observation depuis la plage n'est pas sans danger.

Des barbelés à Etretat

« Je suis très conscient qu'il y avait des travaux à réaliser sur le cap Blanc-Nez, souligne le président de Jeunes et Nature, mais c'est comme si on avait mis des barbelés à 300 mètres du bord des falaises d'Etretat, plus personne n'irait là-bas ! Ailleurs, comme en Bretagne, on ne retrouve pas une telle débauche de fil de fer et les sites sont quand même préservés ».

Pour beaucoup d'amateurs de randonnée, le site des Caps souffre d'un souci sécuritaire excessif : « Il y a trop de barbelés, des panneaux d'interdiction posés partout qui gâchent le paysage : on ne peut même plus prendre de photo ». Or ils considèrent que les risques d'éboulement ou d'effondrement de la falaise concernent des portions jusqu'alors négligées : « Il y a plus de danger du côté de Sangatte ou vers Strouanne ; or, à ces endroits, le chemin des douaniers est resté tel quel, sans aucun aménagement. C'est plutôt à ces endroits qu'il conviendrait d'éloigner la piste de randonnée et de réaliser des aménagements ».

Et, quand un chemin est dessiné, il l'est en négligeant le panorama et ce que les randonneurs de Jeunes et Nature estiment peu sécurisant : «  Entre la Dover Patrol et le parking du cran d'Escalles, on ne trouve qu'un chemin tracé en zigzag dans la craie, large au maximum d'un mètre vingt. Il est dangereux, deux personnes ne peuvent pas s'y croiser et il ne permet même plus de voir la mer ».

De la même façon, certains randonneurs se sentent malheureux en arpentant le Gris-Nez : « La photo la plus typique, c'était celle de l'abri des douaniers. Aujourd'hui, c'est impossible de le photographier, il est à plusieurs centaines mètres du chemin balisé, et il est entouré de grillages,... On ne peut même plus accéder à l'extrémité du cap, on prétexte Vigipirate et la proximité du Crossma ».

Une bretelle souhaitée par les randonneurs

Pour Jeunes et Nature, ces efforts déployés pour sécuriser et encadrer le site des Caps sont contre-productifs : « Je reçois beaucoup de réactions de randonneurs qui m'assurent qu'ils ne viendront plus au Blanc-Nez pour toutes ces raisons. Qu'on ne s'étonne pas si la fréquentation du site est en baisse ! » Reste que ces amoureux de la randonnée sur ces panoramas réputés de la côte d'Opale reconnaissent que ces sites supportent mal la fréquentation de masse  : « Des organisations comme les trails ou Rand'opale amènent une fréquentation très importante : quand il pleut, ça abîme pas mal les sols. La nature n'a pas le temps de se remettre de ces dégâts. » Ces amateurs de marche et de grand air imaginent des solutions simples pour pouvoir se réapproprier les lieux. « On pourrait aménager une bretelle d'accès aux falaises du Blanc-Nez, du côté de Sangatte, pour les randonneurs et les ornithologues. En installant des "enjambe-clôtures", ça limiterait l'accès aux vététistes dont le passage provoque plus de dégâts que les piétons. Le grand public, lui, continuera à emprunter l'accès plus touristique ». Chacun retrouverait son compte et pourrait jouir du site à sa façon, tout en gardant le bon cap." Jean-François DUQUENE

La Voix du Nord, mercredi 12.01.2011
"Une association de randonneurs regrette l'aménagement "carcéral" du cap Blanc-Nez"


"Une randonnée comme celle-ci est désormais impossible, regrette Patrick Bardiaux."

|  ON EN PARLE |

"En quelques mois le cap Blanc-Nez est passé d'un extrême à l'autre. ...
D'un site totalement ouvert, sur lequel un million de visiteurs par an avait la possibilité de faire tout et n'importe quoi. À un site aujourd'hui balisé de grillages, de barbelés et de panneaux d'interdiction. Désormais, les visiteurs n'ont plus le choix de gambader n'importe où, un seul chemin, goudronné le plus souvent, leur est imposé. Ce chemin, en outre, est éloigné de plusieurs dizaines de mètres de la falaise. « Du coup, on ne la voit plus, pas plus que les oiseaux qui y nichent », s'insurge Patrick Bardiaux, président de l'association calaisienne de randonneurs Jeunes et Nature. « On nous parle d'un nouveau sentier,précise-t-il. Il fait 4,6 kilomètres de long, dont 2,6 kilomètres sont goudronnés ! » Selon lui, les explications avancées par les gestionnaires du site ne tiennent pas : « On nous dit que la falaise s'effrite, que c'est dangereux. Ce n'est pas vrai là où elle est la plus haute : le paradoxe, c'est que les endroits où elle s'effrite vraiment, au cran d'Escalles, à Strouanne ou à Sangatte, ne sont pas sécurisés.
 » Autre paradoxe soulevé par Patrick Bardiaux : « le nouveau sentier pour descendre du cap vers Escalles, est très dangereux : trop pentu, sinueux et boueux ! » S'il reconnaît qu'une protection globale du site est nécessaire, Patrick Bardiaux estime qu'on est passé du « tout et n'importe quoi » au « rien et n'importe quoi », et qu'entre « protection et surprotection », le pas a été allégrement franchi. Sans remettre en cause l'intégralité de l'aménagement, le président de Jeunes et nature aimerait qu'un sentier de dérivation soit créé, entre le cap et Sangatte, qui puisse longer la falaise. « Randonneurs et ornithologues amateurs y trouveraient leur compte sans remettre en cause le projet, ni mettre en péril les pelouses calcaires qu'il s'agit de protéger, estime-t-il. Je trouve que là, c'est vraiment excessif : imagine-t-on les falaises d'Étretat avec des barbelés à trois cents mètres du bord ? » Ces récriminations, le vice-président du conseil général Hervé Poher les entend. Même s'il les relativise : « Nous travaillons avec la fédération de randonnée, dont visiblement cette association ne fait pas partie, commence-t-il. Ensuite, elle s'en prend à l'opération Grand site, alors qu'en l'espèce, elle n'y est pour rien. C'est Natura 2000 (réglementation européenne visant à préserver certains habitats et espèces naturels) qui nous y oblige. Ça ne nous plaît pas de poser des grillages et des barbelés. Mais c'est nécessaire, au moins dans un premier temps. Car les abords de la falaise ont vraiment souffert au fil des ans. Il est impératif de permettre à la nature de reprendre ses droits. » Hervé Poher rappelle que des sites comparables en Bretagne, ont dans un premier temps été « sanctuarisés », avant d'être rouverts, petit à petit." Bruno Mallet


"Le site des caps devrait recevoir vendredi le label « Grand site »."

1 commentaire:

  1. Au vu de mon expérience personnelle, il me semble que les décideurs de la modification du trajet, dirigeants ou élus ont simplement oublié que pour qu'une décision comme celle ci soit bien comprise, il faut COMMUNIQUER, en expliquer les raisons , décrire la réalisation prévue précisément AVANT de la mettre en pratique et ne pas oublier de communiquer les résultats APRES.
    Pour avoir participé à la mise en place d'espaces naturels sensibles ailleurs, il semble que EDEN62et ses dirigeants ont tout de même quelques efforts à faire...

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