21 avril 2010

Réserve Naturelle de Séné...



Un petit séjour en Bretagne nous a amené à découvrir entre autres, la Réserve Naturelle des marais de Séné...

Caractéristiques
La Réserve Naturelle des Marais de Séné protège 410 hectares d'un ensemble naturel plus vaste, la "Rivière de Noyalo", qui s'étend sur environ 1 000 hectares. Cet estuaire fait lui-même partie du Golfe du Morbihan.

Du Nord au Sud, la réserve s'étend sur près de 4 km. Sa frange orientale, bordée par le chenal principal de la Rivière de Noyalo, compose un paysage estuarien avec des vasières bordées par de vastes prés-salés. Ceux-ci sont séparés par des étiers, chenaux étroits bordés par les digues des anciens marais salants. Les espaces que recouvrent les marées occupent une superficie de 255 hectares, dont 70 hectares de prés-salés.

Les marais proprement dits constituent un ensemble de 50 bassins occupant une superficie d'environ 165 hectares.
Au nord, les digues entretenues des marais de l'Étier de Falguérec retiennent l'eau dans des bassins aux dimensions variables. Au sud, les marais de Michotte et Kerarden ont beaucoup souffert d'un manque d'entretien suite à l'abandon de la saliculture. Les digues, affaissées, comportent souvent des brèches qui laissent pénétrer la marée.
Sur les trois presqu'îles, Pen Aval, Brouel et Dolan, on trouve des prairies, des friches post culturales et des cultures. On compte 141 hectares de terres agricoles.
À l'intérieur du site, on observe une variété de paysages. La partie nord-ouest de la réserve, le long de l'Étier de Falguérec, est caractérisée par un paysage relativement fermé. Les anciens marais salants, bordés de haies bocagères hautes, sont isolés de la Rivière de Noyalo par les presqu'îles de Dolan et de Brouel : " les marais salants à la campagne ". À l'est et au sud, le paysage s'ouvre sur les vastes étendues de la Rivière de Noyalo, les marais de Michotte et Pen Aval. Le bocage très clairsemé est composé de haies basses.

Les zones habitées et les bâtiments agricoles établis sur les points hauts périphériques (hameaux de Michotte, Kerarden et Montsarrac) et dans des exclos au cœur géographique de la réserve (hameaux de Brouel-Kerstang, Brouel-Kerbihan et Brouel-Le Goho) marquent fortement les paysages. Ces constructions se sont développées récemment pour certaines d'entre elles.

Histoire de la réserve

En 1979, Bretagne Vivante entame la restauration d’anciennes salines au lieu-dit “ Falguérec ”, en Séné. L’opération s’avère être un succès écologique puisque les marais de Falguérec constituent rapidement un site d’importance internationale pour les oiseaux d’eau, qu’ils soient migrateurs en escale, installés pour l’hiver ou nicheurs à la belle saison.
Le projet de réitérer “ l’expérience Falguérec ” sur le reste du site des marais de Séné prend alors corps : en effet, près de deux cents hectares d’anciens marais, à l’abandon et soumis au jeu des marées, n’attendent que quelques travaux pour accueillir les oiseaux.
Pour garantir le maintien du caractère naturel du site, Bretagne Vivante, la Commune de Séné et l’Etat entament la procédure de classement des marais de Séné en réserve naturelle. Celle-ci (410 ha) est officiellement créée par décret ministériel le 21 août 1996. Depuis octobre 1997, elle est gérée par un collectif de trois gestionnaires : la Commune de Séné, Bretagne Vivante – SEPNB et l’Amicale de Chasse de Séné.
Afin de faire découvrir ce monde méconnu et fragile, des observatoires sont aménagés sur le pourtour des marais. Très fréquenté par les oiseaux, le site devient à son tour un lieu de passage obligé pour tous les amateurs d’oiseaux de Bretagne, de France et au-delà.
La réserve naturelle est située à la lisière de l’agglomération vannetaise, dont la population est friande d’espaces naturels qu’elle utilise comme lieux de promenade et de découverte.
De ce fait, la mission première de la réserve naturelle, qui est la conservation d’espaces et d’espèces remarquables, se double d’une mission pédagogique : faire découvrir le site et faire comprendre et partager l’idée de la nécessité d’une protection efficace de la vie sauvage.

Espèces

Chaque saison apporte son lot de découvertes

Les saisons

L’hiver, et particulièrement février et mars, est la meilleure saison pour observer les spatules dont une proportion importante de la population européenne passe par Séné à cette époque. De nombreuses espèces de canards profitent de la nourriture abondante des marais. Les vasières découvertes par la marée accueillent plusieurs centaines de tadornes et d’avocettes.

Le printemps est animé par les parades nuptiales des oiseaux nicheurs ( en particulier, les avocettes élégantes et les échasses blanches). Les marais accueillent également de grandes bandes de petits échassiers en route vers leurs lieux de reproduction de l’Islande à la Sibérie. Les prairies humides se constellent d’une multitude de cardamines, renoncules, orchidées, lychnis ... tandis que papillons et grillons se réveillent. Les nombreuses mares accueillent les amours et les concerts des grenouilles et crapauds.

Pendant l’été, les oiseaux sont affairés à élever leurs jeunes, et font de fréquents allers-retours entre la réserve et le golfe. Les petits échassiers reviennent de migration, et parmi eux il n’est pas rare d’observer quelques oiseaux venus d’outre Atlantique. Sur les prés-salés, les statices apportent une touche colorée. Autour des mares, les libellules chassent une foule d’insectes. La fin de l’été est l’époque de passage du majestueux balbuzard pêcheur.

L’automne voit arriver les hivernants : bernaches cravants, canards pilets, sarcelles d’hiver et vanneaux en grands nombres. Les salicornes empourprent les marais.

Oiseaux

220 espèces ont été observées à ce jour sur la réserve, dont 76 y nichent. Parmi les plus remarquables, citons l’échasse blanche, l’avocette élégante, la sterne pierregarin, la gorgebleue à miroir ...
Escale migratoire utilisée par presque toutes les espèces de limicoles fréquentant l’Europe de l’Ouest, la réserve est un lieu de passage important pour la spatule blanche. Certaines années plusieurs centaines d'entre elles s’arrêtent à la fin de l’hiver lors de leur retour vers les Pays-Bas.
Chaque année apporte une ou plusieurs nouveautés, qui viennent profiter temporairement de l’hospitalité des marais.

Batraciens et reptiles

8 espèces de batraciens vivent dans la réserve. Peu répandu en Europe, le pélodyte ponctué est très abondant dans nos prairies marécageuses. Dans les mares, le triton marbré est très peu abondant alors que les rainettes vertes chantent en chœur. Parmi les 6 espèces de reptiles, la couleuvre coronelle est certainement l'espèce la plus discrète.

Petites bêtes

732 espèces d’invertébrés ont été notées : 50 espèces de gastéropodes terrestres, 32 espèces de libellules, 150 espèces de papillons, 249 espèces d’araignées, et l’inventaire n’est pas clos.

La plupart des 30 espèces de papillons diurnes est liée à la flore des prairies naturelles comme le machaon. Chez les espèces nocturnes, de nombreuses espèces sont liées aux haies et fourrés (saules, prunelliers, ronces, ajoncs, genêts) dont les chenilles se nourrissent, comme le petit paon de nuit.
Mais un grand nombre de nocturnes vivent au dépend de la flore variée des prairies, parmi les plus remarquables citons la zygène du trèfle, l'écaille chinée et le sphinx de l'épilobe. Ce dernier est rare et protégé en France et en Europe. On trouve sa chenille en été dans les prairies humides sur les feuilles d'épilobe tétragone.
Une trentaine d'espèces de libellules a été observée dans les marais de Séné. Parmi celles-ci, deux espèces rares en France s'y reproduisent régulièrement : l'agrion mignon et l'agrion nain.
Parmi les autres groupes d'insectes, signalons la spectaculaire mante religieuse, l’oedipode émeraudine (un criquet rare en Bretagne), et deux espèces protégées en Europe : le lucane et le grand capricorne.
Parmi les araignées, la plus spectaculaire est sans doute l'argiope. Elle est très abondante dans les prairies à jonc.

Flore

430 espèces de plantes sont recensées sur la réserve soit environ le quart de la flore de Bretagne. On trouve bien sûr de nombreuses espèces caractéristiques des prés salés tels les statices et les salicornes. À signaler également la présence de l'armoise maritime, espèce rare en Bretagne.
Les prairies naturelles et les mares contribuent largement à cette diversité floristique élevée. Dans une des mares pousse l'étoile d'eau, espèce protégée et rare en France, et dans quelques prairies humides fleurit une minuscule plante rare en Bretagne, la cicindie naine.








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