15 janvier 2010

Les conséquences de l'annulation de la DUP pour l'opération "Grand Site des deux Caps"...

Voici un article publié dans "La Voix du Nord" aujourd'hui, concernant les conséquences de l'annulation de la DUP dans le cadre de l'opération Grand Site des deux Caps...

Les propriétaires face au Conservatoire :
« nous n'avons jamais été écoutés »

Vendredi 15.01.2010, 05:03 - La Voix du Nord
"Bruno Stival, trésorier de l'association, et Pierre Michaux, président. CAP BLANC NEZ
La justice a donné raison aux propriétaires expropriés dans le cadre de l'opération Grand site des deux Caps (notre édition du 9 janvier). Cette victoire juridique est abordée sans triomphalisme par l'association de défense. Son président, Pierre Michaux, sait que le combat continue...

PASCAL MARTINACHE
calais@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX DU NORD »
Pierre Michaux est satisfait, mais son enthousiasme reste mesuré. « Nous devons rester modestes », commente-t-il sobrement, même s'il a bien conscience de la portée de la décision que la Cour d'Appel vient de prendre en faveur de l'association qu'il préside.
Par un arrêt du 29 décembre, en effet, la juridiction douaisienne a ainsi rendu un arrêt par lequel elle annule la déclaration d'utilité publique du projet grand site des Deux Caps en conséquence, les propriétaires expropriés sont fondés à réclamer la restitution des terres acquises par le Conservatoire du littoral, dans le cadre d'un projet de sauvegarde du patrimoine et de protection de la biodiversité.
« Ce qui est regrettable », estime aujourd'hui Pierre Michaux, « c'est que le Conservatoire n'a jamais souhaité entretenir le dialogue avec nous. On nous a totalement ignorés, méprisés. Le Conservatoire avait un seul objectif : acquérir nos terres par un passage en force. Notre association s'est créée en 2004, parce que nous avons eu très tôt le sentiment que nous ne comptions pas et qu'on balayait nos remarques d'un revers de main ».
Pourtant, explique Pierre Michaux, son association était disposée « dès l'origine du projet, à discuter sur la base de propositions réalistes et raisonnables, d'un coût moindre et concernant trois fois moins de propriétaires ». En soulignant que l'action les membres de l'association était motivée « pour la défense de ce site, car il est leur patrimoine et leur cadre de vie », Pierre Michaux avait ainsi réaffirmé « depuis le début de l'opération, notre accord de cession d'une bande côtière et des terrains situés sur le Blanc Nez, en proposant de limiter les acquisitions foncières uniquement sur la partie droite de la route RD 940 de Sangatte à Wissant ».
Carte en main, Pierre Michaux avait tracé un périmètre qui lui semblait équilibré, et de nature à satisfaire les propriétaires et le Conservatoire. Il avait accompagné ses propositions de suggestions visant à « réaliser les aménagements nécessaires afin d'empêcher la circulation d'engins motorisés », conformément à l'esprit de l'Opération Grand site. Mais, déplore Pierre Michaux, « ces propositions n'ont jamais trouvé d'écho et sont restées sans réponse. En fait, ce qu'on nous demandait, c'est de céder nos terres sans discuter, et de mettre notre tête sur le billot ».
Sans trop d'illusions, Pierre Michaux renouvelle aujourd'hui ces propositions, en s'étonnant encore de « la brutalité » avec laquelle « on a voulu nous déposséder de biens familiaux ». Et s'il ne s'agit pas « d'une question d'argent », Pierre Michaux s'interroge tout de même : « On nous a dit que nos terres valent 3 000 E l'hectare, alors que les mêmes landes du Fort-vert, à Oye-Plage, ont été évaluées à 18 000 E. C'est assez curieux... » Pour l'heure, l'association invite les propriétaires à réclamer leurs terres auprès du juge des expropriations. Mais Pierre Michaux lui-même ignore combien, fatigués par les batailles juridiques, entreprendront cette démarche."

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