19 avril 2009

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Les mouettes préfèrent le cap Blanc-Nez
La Voix du Nord
Dimanche 19 avril 2009

Photo La Voix du Nord

Philippe Dumont observe les mouettes tridactyles depuis 20ans. Une véritable passion.


ENVIRONNEMENT

Un éminent biologiste va passer trois jours sur le site du Blanc-Nez la semaine prochaine. Car les falaises du cap accueillent la plus grande colonie française de mouettes tridactyles. Rencontre avec Philippe Dumont, un passionné qui les observe et les compte depuis de nombreuses années.
PAR PATRICIA NOËL

Observer les oiseaux, c'est votre métier ?
Non, c'est ma passion, ma grande passion depuis 20 ans. J'ai commencé avec Jeunes et nature, aujourd'hui je fais partie du Groupe ornithologique du Nord (GON). Le Blanc-Nez, c'est ma deuxième maison !

Vous vous intéressez surtout à la mouette tridactyle. Parlez-nous d'elle.
C'est un oiseau pélagique, c'est-à-dire qu'il passe une partie de sa vie en haute mer puis vient dans les falaises pour se reproduire. Nous avons la chance, ici, dans ces falaises, d'avoir la plus grande colonie française de mouettes tridactyles. On recense environ 1600 couples, c'est plus que pour la Bretagne entière.

Pourquoi préfèrent-elles faire leur nid ici ?
Le relief des falaises y est pour quelque chose. D'ailleurs, il n'y a pratiquement pas de nids entre Escalles et la baie de Wissant. On n'observe les mouettes que sur la partie comprise entre Escalles et la Descenderie, soit un peu moins de 4 km. Elles apprécient aussi la tranquillité du site et la richesse halieutique. D'ailleurs, la diminution des mouettes tridactyles en Bretagne est, entre autres, liée à la diminution de la ressource halieutique.

En quoi consiste votre travail pour le GON ?
En ce moment, nous venons quasiment tous les jours, c'est une période très active. On surveille les premiers accouplements, les premiers oeufs, les premiers nids. L'observation dure parfois jusqu'à deux heures. Notre travail, pour le groupement ornithologique Nord, consiste aussi à compter les oiseaux. De septembre à décembre, notre activité connaît un creux mais reprend en janvier, période à laquelle on observe les premiers retours. Observer les mouettes, noter leur comportement, ce n'est pas anodin, cela en dit long sur notre environnement. Cette année, nous participons d'ailleurs au recensement national des oiseaux marins nicheurs organisé par le Groupement d'intérêt scientifique oiseaux marins, dont nous sommes membres.

A part la mouette tridactyle, quels oiseaux peut-on observer au Blanc-Nez ?
On a une belle colonie de goélands argentés, environ 1000 couples. Le fulmar boréal se plaît aussi beaucoup au Blanc-Nez, mais c'est un oiseau assez compliqué à suivre car il vit essentiellement en haute mer et ne vient sur les falaises que vers l'âge de 10 ans.

La présence d'un grand spécialiste de la mouette tridactyle est une fierté pour vous ?
En effet, nous allons avoir la grande chance d'accueillir Jean-Yves Monnat, biologiste de la faculté de Bretagne occidentale de Brest. Il animera une sortie dans les falaises du Blanc-Nez mardi prochain, en présence d'autres passionnés d'oiseaux marins.

Extrait du journal La Voix du Nord, édition du dimanche 19 avril 2009.

Merci à Patricia NOËL.

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